Photographie argentique

Le film est plein de petites imperfections, imperfections qui donnent un aspect unique à la photographie. Rien n'est précis, il n'y a pas de pré visualisation, pas de guide, pas de réglages inutiles, pas de filtres juste l'instant de vie immortalisé par l'ouverture du rideau exposant très brièvement le film à la lumière. Puis il y a le développement, l'appréhension, la peur de mal enrouler le négatif dans la bobine de la boite noire, la peur de faire une erreur de calcul dans le mélange du révélateur, ou de laisser tremper trop longtemps. Ce moment crucial de sortir la pellicule de son obscurité, découvrir comme par magie et toujours avec cette même excitation ces morceaux d'images palpables. Sont ils trop blancs donc trop foncé, trop foncés donc trop clair puis il y a encore L'étape du séchage, nettoyer au coton tige la moindre gouttelette sèche, scanner par 6 les clichés, trier, archiver... L'argentique est un long voyage souvent solitaire redonnant à la photographie autre chose qu'une quête de reconnaissance et de gratification instantanée imposée par les réseaux sociaux. Mon Leica me fait ralentir, réfléchir la composition, armer, viser et parfois jusqu'au dernier moment retenir ma respiration pour finalement décider de ne pas déclencher.